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Le PPE expliqué

Par Lucie Deschamps

Outil de pilotage politique créé par la loi de transition énergétique, la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) développe les objectifs de la France métropolitaine et DOM-TOM en matière d'énergie et précise les moyens d’y parvenir. Véritable feuille de route du gouvernement, elle détaille les trajectoires d’évolution de chaque source d’énergie exploitée dans le but d’atteindre un système de production électrique viable, compétitif et durable. Un dispositif mêlant équitablement, énergies renouvelables et nucléaire. Sa révision, entamée au 16 janvier 2018, est prévue pour durer tout au long de l’année et devrait être l’occasion d’en apprendre davantage sur la composition de notre stratégie environnementale.

Sommaire
    Article mis à jour le 27 septembre 2022

    Qu’est-ce que le PPE ?

    La PPE dont l’acronyme signifie Programmation pluriannuelle de l'énergie, définit les priorités d’action détaillées en matière de transition et de politique énergétique. Elle remplace trois documents, qui rassemblaient jusqu’ici des thématiques telles que l’investissement en matière de production d’électricité, la production de chaleur et les investissements dans le secteur gazier. Avec des objectifs différents selon la localisation, et la diversité des zones couvertes.

    La stratégie d’action du PPE se déploie autour de quelques thématiques, telles que :

    • La sécurité d’approvisionnement en énergie
    • L’amélioration de l’efficacité énergétique
    • La baisse de la consommation énergétique.  
    • Le développement de l’exploitation des énergies renouvelables et de récupération
    • Le développement des réseaux intelligents, du stockage, de l’autoproduction, de la mobilité propre, et le maintien de tarifs de l’énergie raisonnables et compétitifs.

    Deux axes constituent l’étude d’impact du PPE ; parmi eux, on trouve une étude économique et sociale en plus de l’évaluation environnementale stratégique. La PPE définit également le budget maximal des ressources publiques de l’Etat et de ses établissements publics mobilisées. Durant les 5 années de son exécution, la PPE doit répondre à un certain nombre d’objectifs quantifiés, dits de programmation, destinés à être exécutés. Exception faîte, la présente programmation, portant sur deux périodes successives de respectivement trois et cinq ans. Revisité tous 5 ans à des fins d’amélioration, la prochaine révision concernera la période 2019 à 2023. Par la suite, elle concernera la période 2023 à 2028.

    Ce dispositif d’étude dont l’objectif est de quantifier l’évolution des technologies à des fins de priorisation des actions de transition énergétique, vers une croissance plus verte, doit ainsi définir les actions majeures pour l’environnement et l’énergie jusqu’à l’horizon 2035. Une fois les grandes lignes précisées, cette PPE sera présentée au grand public puis appliquée en version initiale avant la fin du mois de Juin. Elle-même donnera lieu à un débat public envisagé à partir du premier trimestre. Soumise au Conseil supérieur de l’énergie, au Conseil national de la transition écologique, au Comité d’experts pour la transition énergétique et à l’Autorité environnementale en application de la Directive 2001/42 relative à l’évaluation environnementale stratégique et des plans et programmes de politique publique, la PPE tient un rôle éminent parmi les projets du gouvernement. Parmi les nouveaux objectifs de développement des énergies renouvelables qui devront couvrir 40% de la production d’électricité et 32% de la consommation énergétique en 2030, on retrouve également la réduction des gaz à effet de serre et des précisions sur le nombre de réacteurs nucléaires à fermer, dans le cadre de la réduction de la part du nucléaire de 75 à 50%.

    PPE : Transformer l’énergie et lutter contre la suprématie du nucléaire

    La question de la réduction du nucléaire compose évidemment une large part des débats et du contenu de cette procédure de révision. Le gouvernement qui a déjà repoussé à 2030, la réduction à 50% de la part du nucléaire dans le parc énergétique français, souhaite revenir à des objectifs plus « réalistes », tout en garantissant l’élaboration d’un calendrier précis. La précédente version de la PPE évoquait, à ce titre, l’objectif à réaliser sans préciser les moyens d’y parvenir. Jusqu’à présent, les scénarios retenus évoquent la fermeture possible de 8 à 14 réacteurs nucléaires d’ici 2030 à 2035. Une trajectoire qui permettrait, selon les souhaits de l’ancien ministre de la transition écologique et solidaire Nicolas Hulot, d’accompagner la maturation technologique et le déploiement d’énergies renouvelables sur le territoire, sans déstabiliser le système de production énergétique national. L’avenir écoénergétique de la décennie à venir repose donc sur cette seule révision, qui délimitera avec précision les détails de la transition écologique et sa lutte contre le réchauffement climatique qui mobilise de plus en plus le grand public.

    Une augmentation des capacités électriques renouvelables

    Selon les objectifs de la PPE 2019, les énergies renouvelables concerneront 27% de la production d’électricité en France métropolitaine à l’horizon 2023.  Contre 20% en 2018. Leur déploiement sur le territoire sera assuré, toujours selon les désirs du gouvernement, grâce au lancement d’une dizaine d’appels d’offres par an. Hors hydroélectricité, la PPE prévoit en effet de multiplier par 2 les capacités électriques renouvelables d’ici fin 2023. Puis, par 4 d’ici fin 2028. Les principaux bénéficiaires de cette évolution comprendront le solaire photovoltaïque mais aussi l’éolien terrestre. Si l’hydroélectricité reste un véritable pilier de la production électrique renouvelable, le développement de ce parc devrait rester limité. Disposant de capacités de stockage importantes, le facteur de charge de cette installation reste plus élevé que la plupart des autres filières. Pour François de Rugy « la neutralité carbone va nécessiter l’électrification de nombreux usages ». L’électricité qui comptait 27% de la consommation finale d’énergie en 2017, sera donc pleinement remplacé par les énergies renouvelables selon les estimations du gouvernement. Un pari qui s’appuie entièrement sur le développement en hausse des filières de production renouvelables.

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