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Joe Biden, Monsieur Propre des énergies ?

Par Rédacteur
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    L’élection de Joe Biden semble être de bon augure quant au retard des Etats-Unis en matière d’énergies bas carbone et à la lutte contre le réchauffement climatique. En témoigne son annonce de retour imminent dans les Accords de Paris. S’il n’avait pas axé son programme sur l’environnement, il semble toutefois vouloir mettre le pays au vert. Pour ce faire, il compte investir massivement dans les énergies propres et contraindre les producteurs d’énergies fossiles.

    Les énergies fossiles

    Le gaz de schiste

    La politique relative au gaz de schiste n’aura rien de révolutionnaire malgré le départ de Trump. Pionniers en matière d’exploitation de cette ressource, les Etats-Unis sont en passe de franchir un nouveau record de production de gaz. L’extraction du gaz de schiste nécessite pourtant des méthodes contestables comme la fracturation hydraulique. Elle induit par ailleurs des rejets de méthane dans l’atmosphère. C’est pourquoi Biden entend réglementer drastiquement ces points en imposant des contraintes environnementales. Il devrait notamment prohiber la fracturation hydraulique sur les terres fédérales (10% de la production). Quoi qu’il en soit, Biden continuera à encourager son exportation vers l’Europe. Et le gaz de schiste, qui représente, au premier semestre, 39% de la production d’électricité aux Etats-Unis, conservera son premier rang devant le charbon.

    Le charbon

    En dix ans, les capacités des usines américaines de charbon ont été réduites de 20%. Mais à défaut d’être écologique, c’est un levier économique qui est la cause de leur fermeture progressive. En effet, la rentabilité des centrales de charbon est écrasée par celle du gaz de schiste. Ainsi, sur les six premiers mois de l’année, le charbon ne couvre plus que 17% de la production nationale d’électricité. Le nucléaire, quant à lui, représente 21 %.

    L’accent mis sur les énergies vertes

    « La victoire historique de Joe Biden est la première étape pour éviter la catastrophe climatique ». C’est ainsi que Jennifer Morgan, la directrice exécutive de Greenpeace, a accueilli l’élection de Joe Biden. Les États-Unis sont en effet le deuxième émetteur de gaz à effet de serre dans le monde, après la Chine.

    Sans aller jusqu’au Green New Deal réclamé par l’aile gauche de son propre parti et par les activistes climatiques, le nouveau président américain a d’emblée dégainé un plan à 1 700 milliards de dollars pour anéantir les émissions de carbone à l’horizon 2035. En mettant ainsi sur pied une politique dédiée aux énergies durables, il apparaît donc comme un véritable « Monsieur Propre » face à Donald Trump, défenseur inébranlable des énergies fossiles durant son mandat.

    Toutefois, les états fédérés ont permis de pallier la posture de l’ancien président en soutenant les énergies renouvelables. A titre comparatif, les investissements américains dans ce secteur sont deux fois supérieurs qu’en Europe. Par conséquent, en 2020, l’électricité issue des énergies vertes est d’ores-et-déjà susceptible de dépasser celle provenant du charbon.

    Avec 20,2 gigawatts de nouvelles capacités de production électrique installées, un parc d’énergie solaire qui devrait doubler dans les cinq prochaines années, un potentiel éolien important et une volonté manifeste des grandes firmes telles que Google de s’approvisionner en énergies propres, Joe Biden est décidé à rattraper le retard technologique accumulé par les Etats-Unis. Véhicules électriques, bâtiments, hydrogène, stockage… les domaines sont nombreux où il entend retrouver une place de leader mondial, tout comme son prédécesseur.

    A défaut d’opter pour une révolution verte, Joe Biden marque tout de même un tournant notable quant à son approche des énergies propres.

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