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[Paroles d’experts] L’autoconsommation selon ekWateur

Voilà un terme bien répandu de nos jours. Et savez-vous exactement ce qui se cache derrière ce terme ? Cécile, experte en autoconsommation pour la société ekWateur, fournisseur d’énergie verte alternatif et indépendant, a accepté de répondre en totale transparence à toutes nos questions.

Article mis à jour le 27 septembre 2022
Sommaire

    Pouvez-vous nous dire ce qu’est l’autoconsommation ?

    Cécile : Bonjour, l’autoconsommation consiste tout simplement à consommer l’énergie que l’on produit soi-même. Et cela peut se faire de diverses façons. Le moyen le plus répandu actuellement ce sont les panneaux solaires photovoltaïques. Néanmoins, cela peut aussi se faire au travers des éoliennes et de l’hydroélectrique (même si le photovoltaïque reste le numéro 1). Pour la petite anecdote, notre premier client pour de l’autoconsommation avait une éolienne domestique 😊. Pour le moment, nous ne proposons que des panneaux solaires photovoltaïques car c’est le mode de production en autoconsommation le plus développé et le plus intéressant économiquement. Néanmoins, nos offres d’achat de surplus (équivalent du stockage virtuel) sont valables pour tous les types d’énergies renouvelables.

    L’autoconsommation est aujourd’hui plus répandue, car l’arrêté de mai 2017 a permis de poser un cadre juridique autour de celle-ci (tarifs, installations, aides financières, etc.). Avant cela, il était possible de produire son énergie mais il fallait tout vendre au réseau électrique français. L’électricité produite transitait alors par un compteur spécifique, distinct du compteur de consommation, c’est ce qu’on appelle la vente en totalité. L’arrêté de mai 2017 a ouvert à la mise en place d’un tarif d’achat de surplus (comme son nom l’indique, le surplus représente l’énergie que vous ne consommez pas et que vous souhaitez vendre).

    Il est donc possible de produire son énergie, de la consommer et de vendre à un tarif fixe au kWh le surplus de production. Les tarifs d’obligation d’achat sont fixés en fonction de la puissance. Actuellement, il est plus intéressant de consommer l’énergie produite et de vendre son surplus, plutôt que de vendre la totalité. Avant 2017, certains contrats en obligation d’achat proposaient un tarif allant jusqu’à 60cts/kWh, ils sont désormais, pour les plus petites puissances, de 18 cts seulement, ce qui rend caduque le modèle de la vente en totalité.

    Pourquoi se lancer dans l’autoconsommation ?

    Cécile : D’un point de vue consommateur, l’avantage pour lui est qu’il va pouvoir réduire sa facture d’électricité de deux façons différentes :

    • Utiliser sa propre production d’électricité pour s’alimenter. En effet, plutôt que de soutirer de l’énergie depuis le réseau électrique qui va donc lui être facturée, il peut utiliser sa propre production et donc faire des économies. Il peut aussi vendre l’énergie produite et non consommée, en déduisant de sa facture la part énergie des kWh produits et injectés sur le réseau.
    • Être plus attentif à sa consommation d’électricité. Un autoconsommateur a davantage conscience de ce qu’est un kWh. De plus, l’autoconsommation oblige, en quelque sorte, à avoir une parfaite maîtrise de sa consommation. En effet, cela demande d’adapter sa consommation à sa production (savoir combien d’appareils vous avez, quand ils consomment…) donc de connaître sur le bout des doigts la consommation de chaque appareil. Certaines études disent que l’on peut réduire de 10% sa consommation.

    Il y a aussi un aspect un peu plus fun de se dire « je produis mon énergie » comme on pourrait produire ses légumes 😊.

    D’un point de vue de la planète, l’autoconsommation permet de réduire la consommation du réseau électrique et la consommation en générale.

    Il faut savoir que, étant donné que l’énergie circule longtemps dans de longs câbles, l’effet joule, phénomène naturel, provoque une déperdition d’énergie sur le réseau. Déperdition que l’on ne retrouve que faiblement lorsque l’on consomme son énergie à l’endroit où on la produit. Néanmoins, il ne faut pas oublier qu’être autoconsommateur ne veut pas dire indépendant du réseau électrique qui est essentiel même pour l’autoconsommation.

    L’autoconsommation, en favorisant l’usage des énergies renouvelables permet aussi de développer la part de celles-ci dans notre mix énergétique.

    Comment se lancer dans l’autoconsommation ?

    Cécile : Avant de se lancer, il est primordial de réfléchir à son projet d’autoconsommation :

    • Est-ce que vous voulez installer vous-même vos équipements ou le faire faire par un installateur agréé ?
    • Est-ce que vous souhaitez produire de l’énergie pour être le plus autonome possible ? Ou seulement pour soulager vos factures ?

    Ces premières questions permettent déjà de mieux définir le type de matériel qu’il vous faut ainsi que l’installateur. Nous avons plusieurs offres d’installation solaire (avec ou sans installateur) afin de vous permettre d’autoconsommer.

    Une fois votre projet mieux défini, il vous faudra faire une demande d’urbanisme à la mairie pour savoir si vous êtes autorisé ou non à installer vos panneaux solaires. En parallèle de cette démarche, je vous conseille de faire votre demande de raccordement auprès du distributeur ENEDIS afin de diminuer le délai entre la mise en service de votre installation et celle de votre raccordement.

    Avant de faire votre demande de raccordement, il vous faut réfléchir à comment vous souhaitez exploiter votre énergie par la suite :

    • Que voulez-vous faire du surplus qui n’est pas consommé ?
    • Faut-il l’injecter gratuitement ?
    • Etes-vous éligible au tarif en obligation d’achat qui vous permet de bénéficier d’un tarif d’achat du surplus avantageux (10 cts en dessous de 9kWc) et d’une prime à l’autoconsommation ?
    • Ou devez-vous le vendre au prix du marché (hors obligation d’achat) ?

    Ces démarches sont généralement assurées par votre installateur, si vous passez par une entreprise, ou nous nous en chargeons pour vous si vous ne souhaitez pas le faire vous-même.

    Une fois toutes ces démarches réalisées, votre installation peut être mise en service : bienvenue dans la grande famille des autoconsommateurs ! 😊

    Comment calculer son autoconsommation ?

    Cécile : Il y a plusieurs éléments à prendre en compte :

    • Définir son potentiel solaire. En effet, la région ainsi que le lieu où vous vous trouvez peuvent grandement influencer sur le taux d’ensoleillement et donc votre production.
    • Définir son taux d’autoconsommation : combien allez-vous consommer parmi votre production ? Est-ce que vous avez des équipements qui demandent de l’énergie en journée (moment où la production d’énergie est plus importante) ? Est-ce que vous ne consommez que le soir ? Car si vous consommez principalement le soir, votre installation sera moins rentable pour vous. En revanche, si une partie de votre consommation peut être décalée en journée, vous pouvez y gagner beaucoup (à ce propos, peut-être que le télétravail va nous permettre d’augmenter notre taux d’autoconsommation qui sait 😉). Sachez que plus vous vous rapprocherez d’une consommation totale de votre production, plus ce sera rentable. En effet, vendre son surplus, c’est une façon d’optimiser l’énergie produite et non consommée et l’intention première doit toujours être celle d’autoconsommer un maximum. Gardez bien en tête que les kWh que vous allez vendre à votre fournisseur seront toujours moins chers que ceux que vous soutirerez au réseau lorsque vous en aurez besoin. Plus vous autoconsommez, plus c’est intéressant pour vous !
    • Définir quelle exploitation de votre surplus vous comptez faire. Avez-vous du surplus ? Pouvez-vous le vendre en obligation d’achat ou hors obligation d’achat ?

    Une fois que vous aurez ces éléments-là, vous pourrez estimer votre gain annuel, le pourcentage d’autonomie que vous pouvez atteindre et le budget associé plus précisément.

    Pouvez-vous donner un exemple de calcul pour estimer ses gains annuels ?

    Cécile : Pour connaître dans quelle mesure l’installation de panneaux solaires peut vous aider à réduire votre facture, il vous faut connaître plusieurs choses :

    • Dans un premier temps, définir combien vous allez produire. Par exemple : avec 3 kWc (puissance de votre installation), vous pouvez estimer produire environ 4200 kWh dans le Sud. Des simulateurs prenant en compte les caractéristiques de votre logement (orientation, inclinaison, etc.) pourront vous aider à définir plus précisément la production potentielle.
    • Dans un second temps, définir votre taux d’autoconsommation : plus vous consommez en journée, pendant les heures de production photovoltaïque, plus votre taux d’autoconsommation sera élevé. Admettons que nous consommions 60% de notre énergie produite soit 2520 kWh. Cela signifie qu’il reste 1680 kWh de surplus non consommés et donc injectés sur le réseau électrique (en l’absence de stockage).

    Ensuite, vous pouvez calculer l’économie engendrée par cette production. Vous avez d’un côté les 2520 kWh que vous produisez et que vous consommez : 2520 x 0,15 (tarif potentiel du kWh acheté à votre fournisseur) c’est 378€ de dépense évitée car c’est autant d’énergie qui n’apparaîtra plus sur votre facture.

    De l’autre côté, vous avez les 1680 kWh produits et injectés sur le réseau. C’est votre surplus : dans l’option la plus avantageuse (donc obligation d’achat) vous le vendrez 0,10€ le kWh. Vous pouvez ainsi faire 1 680 kWh x 0,10€ = 168€. Vous gagnez donc 168€ plus des éventuelles primes (dans le cas d’un contrat OA en 3kWc, la prime s’élève à 1 170€ reversés sur 5 ans).Au total, vous gagnez 546€ par an.

    Les calculs vont semblent compliqués ? Pas d’inquiétude, une étude personnalisée vous est transmise avant de vous engager dans un projet d’autoconsommation avec un installateur.

    Quelle puissance pour l’autoconsommation ?

    Cécile : Une bonne puissance, c’est une puissance qui va optimiser au maximum votre taux d’autoconsommation c’est-à-dire, qui ne va pas surdimensionner votre consommation.

    Il faut également que le taux d’autoproduction soit maximisé. Le but c’est que vous consommiez le plus possible l’énergie en provenance de votre installation. Si vous investissez dans une installation à 9 kWc par exemple, vous allez pouvoir subvenir à vos besoins certes. Cependant, tout ce que vous n’allez pas pouvoir consommer sera injecté sur le réseau donc ce sera moins rentable.

    Il faut que votre installation vous permette d’optimiser au mieux votre taux d’autoconsommation et d’autoproduction. Concrètement, il faut que votre consommation provienne le plus possible de vos panneaux et que vous injectiez le moins possible sur le réseau électrique français.


    Merci beaucoup Cécile, pour cette interview très complète sur l’autoconsommation.Il faut savoir que toutes ces explications très détaillées vous présentent l’autoconsommation et ce qu’il faut faire pour se lancer. Vous n’êtes pas obligé.e. de prendre en charge toutes ces démarches ! Les installateurs peuvent s’en charger pour vous.

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