Le biométhane, une énergie propre aux multiples atouts
Le biométhane contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre, valorise les déchets et renforce l’économie circulaire. Focus sur cette énergie décarbonée aux multiples atouts.
Qu’est-ce que le biométhane ?
Le biométhane est un gaz vert d’origine renouvelable qui est produit à partir de la dégradation de matières organiques : déchets végétaux, ordures ménagères, boues des stations d’épuration… Le biométhane est obtenu au terme d’un processus appelé méthanisation.
Comment fonctionne la méthanisation ?
Dans la nature, la méthanisation est un processus au cours duquel de la matière organique se dégrade grâce à l’action de bactéries dans un milieu sans oxygène. Ce processus naturel de fermentation survient par exemple dans les marais. En l’occurrence, il peut être reproduit de façon volontaire à l’aide d’équipements industriels baptisés méthaniseurs.
Quelles matières organiques sont méthanisées ?
De nombreuses matières organiques peuvent être méthanisées. Citons à titre d’exemple :
- les effluents d’élevage, comme le fumier ou le lisier ;
- les déchets issus de l’industrie agroalimentaire, comme les fruits, légumes, les déchets issus des abattoirs ou des industries laitières ;
- les déchets issus de la restauration ;
- les déchets ménagers ;
- les déchets verts et les résidus de tonte ;
- les boues d’épuration.
En d’autres termes, la biométhanisation est une façon de valoriser les déchets organiques.
Biogaz et biométhane : quelle différence ?
Le biogaz et le biométhane, est-ce que c’est la même chose ? Pas exactement.
- Le biogaz est un gaz qui est obtenu après un processus naturel de dégradation de matières organiques.
- Le biométhane est obtenu après que le biogaz a été débarrassé de ses impuretés (CO2 et sulfure d’hydrogène). Il est donc neutre en carbone.
Comment produire du biométhane ?
On obtient du biométhane à partir de déchets organiques. Voici les étapes de ce processus :
- Les déchets organiques sont récupérés et transportés vers une unité de méthanisation.
- Les déchets sont alors placés dans un méthaniseur, qui est une unité fermée privée d’oxygène.
- Les déchets sont chauffés et soumis à l’action de bactéries qui rejettent, lors de leur digestion, du biogaz.
- Le biogaz est ensuite épuré et transformé en biométhane.
- Le biométhane est réinjecté dans le réseau de distribution de gaz naturel et peut alors être utilisé pour faire fonctionner un système de chauffage, un dispositif de production d’eau chaude sanitaire ou des appareils de cuisson.
Le saviez-vous ?
Lors de leur digestion, les bactéries produisent également du digestat, dont les propriétés agronomiques sont reconnues. Ce digestat peut ensuite être réutilisé en guise d’engrais naturel.
Quels sont les avantages et les inconvénients du biométhane ?
Au titre de ses principaux bénéfices, il faut d’abord noter que le biogaz peut être transformé en électricité. Il peut aussi être injecté dans le réseau de gaz naturel. Enfin, il peut servir de bioGNV, un carburant destiné aux véhicules.
Les avantages du biométhane
Plus généralement, les avantages du biométhane sont les suivants :
- valorisation des déchets,
- production d’une énergie verte,
- réduction les émissions de gaz à effet de serre,
- préservation de la qualité des sols et des nappes phréatiques,
- mise à disposition d’un engrais naturel,
- création d’emplois locaux,
- production d’un gaz naturel local et réduction des importations de gaz naturel.
Mais le principal avantage du biométhane, c’est qu’il permet de produire de l’énergie tout en luttant efficacement contre le réchauffement climatique.
Les inconvénients du biométhane
En dépit de ses nombreux avantages, le biométhane présente quelques inconvénients. En l’occurrence, une unité de méthanisation suppose des investissements conséquents, tant pour sa construction que pour son fonctionnement.
De plus, le transport, le stockage et le déchargement des déchets organiques supposent l’émission d’odeurs désagréables qui peuvent gêner les riverains. Quelques mesures permettent toutefois de réduire ces inconvénients. Ainsi, le transport est réalisé dans des camions étanches et le déchargement est effectué dans des hangars fermés.
Quel est l’avenir du biométhane en France ?
En 2012, on dénombrait près de 7000 unités de méthanisation en Allemagne, dont deux tiers environ étaient gérées par des exploitants agricoles. En France, le nombre d’unités de méthanisation y était alors bien moins élevé : on comptait près de 90 installations de méthanisation à la ferme. A fin 2019, la France comptait toutefois 827 unités de production de biométhane.
De fait, la lutte contre le réchauffement climatique constitue une ambition majeure, portée par l’accord de Paris. La France a ainsi pris des engagements pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Le Plan climat se fixe ainsi des objectifs ambitieux qui visent à atteindre une neutralité carbone d’ici 2050.
Le développement d’unités de méthanisation agricole pourrait ainsi contribuer à atteindre cet objectif. Autre bénéfice : renforcer les filières de production de gaz renouvelable permettrait en outre de valoriser utilement nos déchets.
Ainsi, dans une étude publiée en 2014, l’ADEME prévoyait que d’ici 2030, 500 à 1400 unités de biométhanisation puissent produire 12 à 30 TWh de biométhane par an et que 10 % du gaz consommé soient d’origine renouvelable.
Le biométhane est-il une énergie d’origine renouvelable ?
Par définition, les énergies renouvelables sont considérées comme telles dès lors qu’elles sont issues de ressources inépuisables et réutilisables, comme le soleil, le vent, les marées, la géothermie ou encore les déchets organiques. Les énergies d’origine renouvelable génèrent peu de déchets et d’émissions polluantes.
Si l’on part du principe que le biométhane est produit à partir de la dégradation de matières organiques et que sa production ne génère aucun rejet de CO2, alors on peut considérer qu’il constitue une énergie d’origine renouvelable.