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    Le 6ème rapport du GIEC dévoilé prématurément

    Par Rédacteur

    Le 6ème rapport du GIEC, ou plutôt sa version "brouillon", a été dévoilé par l’AFP dans la nuit du 22 au 23 juin dernier. En effet, ce document est encore en attente de validation. Retour sur une fuite médiatique aussi alarmiste qu’embarrassante pour la communauté scientifique.

    Sommaire

      Rappel : le rôle du GIEC

      Le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) est un organisme qui réunit 195 pays. Instauré en 1988 à la demande du G7 et ouvert aux membres de l’ONU, il a pour mission d’évaluer les publications scientifiques mondiales relatives au changement climatique. Ainsi, des centaines de scientifiques, climatologues et socio-économistes s’unissent pour aboutir à des projections objectives quant à l’évolution du climat et ses conséquences sur la vie.

      Depuis sa création, le GIEC a produit cinq rapports, avec une fréquence allant de cinq à sept ans. C’est le sixième, prévu pour 2022, qui vient de faire l’objet d’une fuite dans les médias.

      Contenu du 6ème rapport du GIEC

      Concernant l’aspect technique des données, ce projet de rapport d’évaluation insiste principalement sur le seuil à réduire à 1,5°C.

      Pour rappel, en 2015, l’accord de Paris préconisait de contenir « l'élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et en poursuivant l'action menée pour limiter l'élévation de la température à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels ».

      A savoir, la hausse des températures moyennes est déjà effective et atteint 1,1°C depuis le milieu du XIXè siècle.

      Sur ce point, le GIEC affirme que le fait de dépasser +1,5° pourrait entraîner « progressivement, des conséquences graves, pendant des siècles, et parfois irréversibles. »

      Selon le GIEC, les conséquences en cascade d’un tel dérèglement climatique sont multiples :

      • pénurie d’eau pour 350 millions de personnes au-delà des 1,5°C ;
      • dégradation des systèmes de production (agriculture, pêche, élevage etc.) ;
      • malnutrition ; selon le rapport, 80 millions de personnes pourraient souffrir de la faim d’ici à 2025, et ce, même en limitant la hausse à 2°C ;
      • pauvreté extrême ; elle pourrait concerner 130 millions d’humains d’ici seulement dix ans ;
      • extinction d’espèces tels que les animaux de l’Arctique et les récifs coralliens;
      • catastrophes météorologiques plus fréquentes, voire simultanées telles que vagues-submersion, canicules extrêmes, sécheresse, incendies, cyclones, inondations etc.) ;
      • migrations importantes et exode ;
      • Propagation de maladies (dengue, fièvre jaune, virus zika, Lyme, paludisme, maladies liées à la mauvaise qualité de l’air, etc.).

      Des solutions en cascade

      Il faut souligner que ce lot de prévisions apocalyptiques s’adresse aux Etats qui pourraient prendre des mesures à la fois drastiques et immédiates pour changer la donne. L’espoir est encore là, mais selon le rapport du GIEC, il dépend de décisions radicales axées autour des « points de bascule » comme la fonte des calottes glaciaires ou la dégradation de l’Amazonie.

      L’organisme ne détient aucune solution miracle, mais il souligne l’importance des actions susceptibles de produire des effets bénéfiques en cascade en rappelant que « chaque fraction d’un degré compte ». L’interconnexion des conséquences désastreuses du réchauffement climatique appelle logiquement des solutions par ricochet.

      A titre d’exemple, il cite la préservation des mangroves et des forêts sous-marines qualifiées de « puits de carbone bleu ». Elles accroissent non seulement le stockage du carbone mais constituent aussi une protection contre les vagues de submersion. Elles assurent également un habitat aux espèces sous-marines, elles-mêmes sources de nourriture pour les populations des zones côtières.

      En résumé, le GIEC préconise une « transformation radicale des processus et des comportements à tous les niveaux : individus, communautés, entreprises, institutions et gouvernements. »

      Une validation en attente

      L’effet tonitruant de ces récentes annonces tient à deux éléments :

      • le ton nettement plus alarmiste que celui employé dans le rapport de 2014 ;
      • la fuite des informations dans les médias.

      En effet, la publication d’un rapport du GIEC répond normalement à un processus précis de relecture, de correction et de validation. C’est pourquoi la teneur définitive de cette plaidoirie en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique ne sera connue qu’en février prochain. En effet, la version dévoilée ne serait, selon certains de ses auteurs, qu’une « version très préliminaire et partielle d'un volume du rapport, qui date de novembre 2020 ». 

      Le GIEC a d’ailleurs publié un communiqué de presse pour souligner l’importance de la validation de ces travaux par des experts extérieurs. La session d’approbation du 6ème rapport du GIEC se tiendra donc, comme prévu, du 14 au 18 février 2022.

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